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Les ministres européens de l’Agriculture se sont réunis dans le Limbourg pour travailler sur l’alimentation en tant que secteur stratégique pour l’Europe


Les ministres de l’Agriculture fédéral et régionaux belges ont invité leurs homologues européens en Belgique pour discuter de l’alimentation, et plus particulièrement des protéines, en tant que secteur stratégique pour l’avenir de l’Europe. L’Union européenne est déterminée à parvenir à une autonomie stratégique plus ouverte dans des domaines politiques importants. Le contexte actuel se caractérise par des manifestations d’agriculteurs et des changements géopolitiques et économiques. La souveraineté alimentaire devient donc encore plus importante. Les ministres se sont réunis dans la province du Limbourg dans un cadre informel. En marge de la réunion plénière de mardi, le programme comprenait des visites de sites interrégionaux et des repas à base de produits locaux.

Le ministre fédéral belge de l’Agriculture : « L’autonomie stratégique de l’agriculture est une des priorités de la Belgique dans le cadre de sa présidence du Conseil Agripêche, il était donc important de poursuivre ces discussions. Pour la présidence belge, l’une des solutions envisagées est la production européenne de protéines pour le secteur animal. Il est important de garantir une agriculture compétitive et durable dans le plein sens du terme, c’est-à-dire productive, lucrative pour les agriculteurs et dont le maître mot est la qualité nutritionnelle, tout en préservant l’environnement. Les récents conflits géopolitiques ont également démontré l’importance de maintenir un niveau élevé de sécurité alimentaire. Pour y parvenir, il faut encourager l’innovation face aux grands défis de l’agriculture ».

Le ministre wallon de l’Agriculture : « La sécurité et la souveraineté alimentaires sont des axes essentiels de notre politique agricole. La crise actuelle nous rappelle l’urgence d’agir pour renforcer notre souveraineté alimentaire, pour garantir un approvisionnement sûr pour tous, ainsi qu’un revenu pour nos agriculteurs. En œuvrant à une stratégie européenne en matière de protéines et en renforçant notre capacité à nourrir nos citoyens, nous consolidons notre indépendance économique ».

Le ministre flamand de l’Agriculture : « Nos agriculteurs sont stratégiques, l’agriculture est stratégique. Aujourd’hui plus que jamais, nous devons discuter de la manière de garantir la position stratégique de notre agriculture et de donner à nos agriculteurs les bons outils pour conserver leur position stratégique. C’est pourquoi c’est un honneur d’inviter mes homologues ministres de l’Agriculture ici, dans le Limbourg, pour présenter nos meilleures pratiques, en particulier dans le secteur alimentaire, et pour discuter de la manière dont nous pouvons continuer à soutenir nos agriculteurs, surtout en ces temps difficiles ».

Pourquoi travailler sur les aliments et les protéines en tant qu’éléments stratégiques pour l’avenir de l’Europe ?

Dans un contexte d’incertitudes et de tensions géopolitiques, l’Union européenne souhaite agir de manière plus indépendante dans des domaines stratégiques importants. L’alimentation peut être considérée comme l’un de ces intérêts stratégiques, les protéines en étant un élément crucial.

Aujourd’hui, l’Europe est (fortement) tributaire des importations pour ses sources de protéines végétales, tant pour la consommation animale que pour la consommation humaine. Cette dépendance vis-à-vis des importations a non seulement un impact économique, mais aussi un impact environnemental, climatique (notamment en raison des changements d’affectation des sols dans le pays d’origine) et sanitaire important. Pour ces raisons, une autonomie stratégique plus ouverte sur les protéines au niveau européen est souhaitable. Cet objectif ne peut être atteint au niveau des États membres, mais doit être réalisé et coordonné au niveau européen. L’Union européenne a besoin d’une approche plus stratégique de la politique alimentaire.

Nos propres agriculteurs peuvent également bénéficier de la production de protéines végétales (ou nouvelles) comme source alternative de revenus. À cette fin, il est essentiel d’aborder l’ensemble de la chaîne protéique dans les stratégies politiques pertinentes (européennes, nationales et régionales) en vue d’apporter une valeur ajoutée à chaque maillon de la chaîne, tout en garantissant des conditions de concurrence équitables tant au sein de l’UE qu’avec les partenaires commerciaux de l’UE.

Les ministres européens de l’Agriculture ont travaillé en vue de trouver des réponses à ces questions. Cette réunion informelle a permis d’enrichir les connaissances et de contribuer aux futures stratégies européennes, nationales et régionales en matière d’alimentation et de protéines. Les ministres souhaitent saisir les opportunités pour l’UE, les agriculteurs, l’environnement, le climat et la santé : ils considèrent qu’une approche systémique et interdisciplinaire est cruciale pour y parvenir. Cela implique aussi d’examiner la demande de protéines. En effet, tout commence par la demande (future) du consommateur, après quoi l’ensemble de la chaîne de valeur s’appuie sur cette demande pour fournir une offre suffisante.

Les conclusions préliminaires de la réunion, qui conduiront certainement à d’autres étapes, sont les suivantes :
L’autonomie stratégique sur les protéines est essentielle et il sera nécessaire de prendre des mesures afin d’augmenter l’indépendance de l’UE dans cette filière.
Il sera nécessaire de diversifier les sources des protéines, de promouvoir la production européenne et de mieux valoriser des sous-produits.
Les défis doivent être relevés de manière transversale et intersectorielle, depuis les producteurs jusqu’aux consommateurs.
Il est indispensable que les filières européennes de production de protéines, tant végétales qu’animales, bénéficient de débouchés rentables.
Le rôle de la recherche et de l’innovation dans le développement de la filière est un élément clé.
Les aides couplées constituent un incitant afin de développer la culture de protéines végétales par rapport aux cultures de céréales.
Outre la réunion proprement dite, les ministres de l’UE ont eu un avant-goût de ce que la Belgique a à offrir. La bonne nourriture et les bonnes boissons en font partie, c’est pourquoi plusieurs produits locaux ont été dégustés. Dans la mesure du possible, les producteurs locaux étaient présents pour expliquer leur processus alimentaire et discuter avec les visiteurs européens. Bien sûr, les paysages ruraux de la partie flamande et de la partie wallonne ont été visités et c’était le bon moment : les fleurs faisaient leur œuvre et le résultat était magique. Les ministres européens ont visité une ferme où l’on trouve le typique « blue feef » belge, ont vu les arbres fruitiers fleurir dans le magnifique paysage de la Hesbaye et ont visité le centre de recherche sur les fruits, PC Fruit, qui a présenté ses dernières innovations.

Ces derniers mois, nous avons assisté à de grandes manifestations d’agriculteurs dans la plupart des pays européens, y compris en Belgique. Les trois ministres belges accordent une grande importance à la voix des agriculteurs. C’est pourquoi une réunion a été prévue mardi matin avec les organisations d’agriculteurs. En entendant à nouveau leurs besoins, la présidence belge et la Commission européenne ont pu travailler à des réponses aux besoins des agriculteurs lors de la réunion des ministres.

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