Présentation du programme annuel des activités culturelles de l’Espagne au Maroc 2025
Rabat, le 3 février 2025. L’Ambassade d’Espagne au Maroc et l’Institut Cervantes ont présenté, pour la première fois, le 30 janvier à la résidence de l’Ambassade d’Espagne à Rabat, le programme annuel des activités culturelles de l’Espagne au Maroc pour 2025.
Ce programme ambitieux, qui témoigne de la solidité des relations bilatérales dans les domaines scientifique, culturel, artistique et éducatif, vise à renforcer encore davantage les liens entre les deux pays et à promouvoir les échanges culturels.
À cette occasion, le directeur général de l’Institut Cervantes, Luis García Montero, la directrice de la culture de l’Institut Cervantes, Raquel Caleya, et le directeur des relations culturelles et scientifiques de l’Agence espagnole de coopération internationale pour le développement, Santiago Herrero, se sont rendus à Rabat et sont intervenus aux côtés de l’ambassadeur d’Espagne, Enrique Ojeda Vila. Étaient également présents les directeurs des six centres de l’Institut Cervantes au Maroc.
Après la présentation du programme, une réception a été organisée en l’honneur des représentants du secteur culturel marocain, tant institutionnels que professionnels, ainsi que des artistes et des membres de la presse et des médias.
Les intervenants ont souligné le bon moment que traversent les relations hispano-marocaines et leur reflet dans le domaine culturel. « Le Maroc et l’Espagne vivent une période exceptionnelle dans leurs relations culturelles, artistiques et scientifiques », a déclaré l’ambassadeur d’Espagne, ajoutant que la culture est essentielle pour « mieux nous connaître, dépasser les préjugés et créer des espaces de dialogue et de réflexion ». Ce dialogue se matérialisera à travers des forums, des colloques et des séminaires portant sur la philosophie, l’histoire, la littérature et le cinéma, ainsi que par différentes expressions artistiques telles que le cinéma, la musique ou les arts plastiques.
Le directeur de l’Institut Cervantes, Luis García Montero, a insisté sur le lien entre la langue espagnole et « les valeurs démocratiques, les droits humains et la compréhension entre les peuples », soulignant son importance dans le contexte actuel. « Pour nous, une langue est bien plus qu’un vocabulaire, les mots portent des valeurs, une mémoire, une histoire », a-t-il affirmé.
Le programme est, selon le directeur des relations culturelles et scientifiques, Santiago Herrero, « riche, positif, jeune » et vise à aller au-delà de la simple promotion de la culture espagnole. Il a mis en avant l’importance de créer des liens entre artistes espagnols et marocains, expliquant que « promouvoir la culture espagnole est essentiel, mais il s’agit surtout de permettre aux artistes, qui sont les véritables acteurs de ce domaine, d’établir des liens entre eux ». Il a ajouté que « la culture vise réellement le développement des sociétés, leur liberté et leur croissance sous tous les angles, qu’ils soient financiers ou sociaux ». Dans cette même optique, García Montero a précisé : « Notre objectif n’est pas seulement d’organiser des événements, mais aussi de collaborer avec les institutions marocaines dans des projets qui renforcent notre communication dans tous les domaines ».
L’ambassadeur a rappelé l’« histoire commune » entre l’Espagne et le Maroc, en mettant particulièrement en avant Al-Andalus comme une période qui constitue une fierté partagée pour les deux pays. Il a indiqué : « Nous organiserons différentes activités tout au long de l’année pour explorer cette richesse commune », en commençant par une exposition sur l’architecture d’Al-Andalus, qui sera inaugurée le 6 février à l’Institut Cervantes de Rabat.
Toutefois, le programme ne se limitera pas au passé, puisqu’il inclura également des expressions artistiques contemporaines comme le rock (Tricinty Festival), le hip-hop (Yo! Fest), la danse contemporaine (Rencontres Chorégraphiques de Casablanca), la musique urbaine (Festival Jidar) ou encore la vidéo-art (FIAV de Casablanca), qui feront l’objet de diverses activités tout au long de l’année.
En outre, les principaux événements musicaux organisés conjointement par l’Ambassade d’Espagne et l’Institut Cervantes seront maintenus, notamment le cycle de concerts « Nuits du Ramadan » et le Congrès Mondial du Flamenco, ainsi que la participation espagnole aux grandes manifestations culturelles marocaines telles que le Festival des Musiques Sacrées du Monde de Fès et le Salon International de l’Édition et du Livre de Rabat.
Une autre ligne de travail concerne la promotion de la langue espagnole au Maroc. Luis García Montero a mis en avant sa dimension mondiale, rappelant que « seulement 8 % des locuteurs natifs de l’espagnol sont nés en Espagne », la grande majorité des 500 millions de hispanophones se trouvant en Amérique et en Afrique. Il a ainsi souligné l’importance de la coopération avec les ambassades des pays latino-américains, dont la plupart étaient représentées lors de l’événement. « Nous formons une grande famille, personne n’est propriétaire de la langue espagnole, et son avenir repose sur la capacité de coopération entre tous les pays qui composent cette communauté », a-t-il déclaré. Cette coopération s’étendra des activités culturelles traditionnelles, telles que le monde du livre et des bibliothèques, aux festivals de musique, de cinéma et d’intelligence artificielle. L’ambassadeur a annoncé qu’une foire du livre espagnol sera organisée pour la première fois cette année au Maroc.
Pour sa part, la directrice de la culture de l’Institut Cervantes, Raquel Caleya, a affirmé que le soutien à la traduction et à la présence éditoriale est un élément clé de l’échange des connaissances. « C’est pourquoi nous poursuivons notre collaboration avec toutes les foires du livre et allons intensifier ce travail de traduction et d’édition de la littérature en espagnol au Maroc », a-t-elle expliqué. Elle a également annoncé la création d’un nouveau Festival de Poésie de la Méditerranée à Tanger et la possible visite au Maroc de l’écrivain nicaraguayen Sergio Ramírez, « une figure de référence dans la littérature en espagnol ».
Les intervenants ont souligné que la mise en avant des femmes constitue un axe transversal de l’ensemble de cette programmation culturelle. À ce sujet, l’ambassadeur a affirmé que « le développement du talent féminin et la promotion des femmes dans tous les domaines de la culture sont une priorité de notre programmation culturelle, et nous travaillons à ce que cet axe soit présent dans toutes nos activités ». De même, la directrice de la culture a mis en avant le rôle des créatrices avec un nouveau cycle de conférences, d’ateliers et d’études qui réfléchiront sur les inégalités dans le langage et la communication, au-delà du langage inclusif.
Par ailleurs, selon Caleya, « le Maroc est le meilleur levier pour étendre notre action conjointe en Afrique », car ce pays facilite la relation avec les différentes langues et cultures du continent. Elle a ainsi annoncé la création du cycle « Algo es un África », un espace d’échange pour les écrivains et penseurs africains, marocains et espagnols.
Une autre ligne de travail de la programmation est la diffusion de la science et de la technologie en espagnol, ainsi que la durabilité environnementale. À cet égard, Tétouan accueillera un programme sur la biomédecine et la biotechnologie, et des projets en lien avec la technologie et l’intelligence artificielle seront soutenus en collaboration avec le Centre International d’Intelligence Artificielle du Maroc. La durabilité et l’environnement seront également à l’honneur avec une exposition sur les Objectifs de Développement Durable. De plus, la Journée Internationale des Femmes et des Filles de Science sera célébrée afin de promouvoir l’espagnol comme langue de diffusion scientifique.
Toutes ces activités culturelles de l’Ambassade, des centres de l’Institut Cervantes et des écoles d’espagnol au Maroc sont possibles grâce à la collaboration d’institutions marocaines, publiques et privées, telles que le Ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, la Fondation Nationale des Musées, ainsi que de nombreuses autres fondations et associations. De même, plusieurs institutions espagnoles, publiques et privées, participent au renforcement des liens entre les deux pays, notamment Casa Árabe, Casa África, Casa Mediterráneo, le Centre Sefarad et les Fondations Trois Cultures et de Culture Islamique, ainsi que le Legado Andalusí.