Das le cadre de la présidence belge de l’Union européenne, le SPF Economie et l’Autorité belge de la Concurrence (ABC-BMA) ont réuni, ce 26 avril à Bruxelles, les décideurs politiques en charge de la concurrence au niveau national et européen, les autorités de concurrence, mais également les entreprises, et nombre de praticiens et avocats.
Organisé à tour de rôle par les États membres présidant le Conseil de l’Union européenne, le Competition Day est un évènement important attendu par toute la communauté de la concurrence. Il constitue en effet une véritable opportunité d’échanger et d’engager une discussion ouverte sur les préoccupations et enjeux actuels de la politique de concurrence et de sa mise en œuvre.
Le thème choisi par la présidence belge est le suivant : « une politique de concurrence qui protège nos citoyens, renforce notre économie et prépare notre avenir commun » ; un thème qui résonne particulièrement en cette période où, comme le rappelle Séverine Waterbley, présidente du Comité de direction du SPF Economie, « nous sommes confrontés à des tensions liées aux rivalités entre grandes puissances, à des bouleversements socio-économiques, au changement climatique, à des défaillances structurelles du marché, à la concentration du pouvoir économique entre les mains de quelques acteurs, à des distorsions de prix, qui ont un impact direct sur nos marchés. Dans ce cadre, la politique de concurrence et l’application des règles de concurrence constituent deux fondements essentiels d’une économie moderne et saine. Elles contribuent au fonctionnement des marchés, à l’interaction des entreprises et à la possibilité pour les consommateurs de bénéficier d’un choix et de prix équitables. Comme l’a rappelé Enrico Letta dans son rapport sur l’avenir du marché unique, la garantie d’une concurrence loyale est l’essence même du marché intérieur. »
Axel Desmedt, président de l’Autorité belge de la Concurrence, abonde dans le même sens : « La concurrence est au cœur de la construction européenne. En fait, de nombreux cadres législatifs européens trouvent leur origine dans le développement de la jurisprudence en matière de concurrence. C’est le cas par exemple pour la plupart des industries de réseau ou plus récemment avec la loi sur les marchés numériques, dont les dispositions ont été directement inspirées par les expériences recueillies dans les affaires de concurrence que les autorités de la concurrence ont traitées ces dernières années. Et il ne s’agit pas d’un cas isolé. De nombreux autres textes juridiques régissant le fonctionnement du marché intérieur reposent sur l’idée d’un marché libre où tout le monde devrait pouvoir être compétitif. Alors que certains contestent aujourd’hui le modèle de concurrence et l’opposent à la compétitivité ou à une politique industrielle souveraine, il est essentiel de rappeler que la concurrence est notre politique industrielle en Europe et notre clé de succès. C’est la concurrence qui est le moteur de la qualité, de l’innovation et des investissements. »
Guidées par ces enjeux et ces priorités, les discussions ont été articulées autour de 4 grandes questions :
Quelle politique de concurrence dans une période géoéconomique incertaine ?
Quelle politique nationale de concurrence pour l’économie numérique dans le contexte post Digital Markets Act ?
Quelle politique de concurrence pour protéger l’économie de l’Union européenne ? Le présent et l’avenir du règlement relatif aux subventions étrangères
Quelle politique de concurrence pour l’industrie agroalimentaire dans un contexte inflationniste ?
« Les discussions abordées lors de ce Competition Day compléteront le rapport Letta et permettront de déterminer comment construire l’avenir du marché unique. La promotion d’une concurrence loyale est essentielle pour notre compétitivité et pour mieux protéger les consommateurs européens » affirme le ministre belge de l’Economie, Pierre-Yves Dermagne.
« Quoi que vous fassiez, ne renoncez jamais à la concurrence. Car quelle que soit votre initiative, sans concurrence, elle sera plus faible », conclut la Commissaire européenne à la Concurrence, Margrethe Vestager.