La justice espagnole s’est penchée, ce mardi 17 juin 2025, sur une affaire sensible aux répercussions politiques et humanitaires majeures. Devant la Cour d’appel de Cadix, s’est ouverte la première audience du procès de deux ex-responsables politiques de la ville occupée de Sebta (Ceuta) : Salvadora Mateos, ancienne déléguée du gouvernement espagnol dans l’enclave, et Mabel Deu, ex-vice-présidente du gouvernement local.
Les deux femmes sont poursuivies pour “abus de pouvoir administratif” dans le cadre du rapatriement controversé de 55 mineurs marocains, en août 2021, à la suite de la crise migratoire qui avait vu des milliers de jeunes traverser vers Sebta.
Selon l’accusation, ce rapatriement avait été effectué sans respecter les procédures prévues par la législation espagnole et les conventions internationales en matière de protection des droits des enfants. Aucune garantie juridique ni accompagnement social n’auraient été assurés aux jeunes renvoyés vers le Maroc, soulevant ainsi une vague d’indignation parmi les ONG et les défenseurs des droits humains.
Cette affaire, qualifiée de “test pour l’État de droit en Espagne”, met en lumière les tensions politiques entourant la gestion des frontières et des migrations entre le Maroc et l’Espagne, notamment dans les enclaves occupées de Sebta et Melilla.
Le procès promet de raviver le débat sur les pratiques de gestion migratoire, les droits des mineurs non accompagnés, et les responsabilités des autorités dans un contexte où l’humanitaire et la politique s’entrechoquent.
Affaire à suivre…
